Karen
Blixen, 1885 - 1962
Extraits
d'une petite biographie sur Karen Blixen, édition Gallimard dans la
collection Folio :
« Karen
Blixen trône au panthéon de la littérature danoise, aux côté de
H.C. Andersen. Dans sa préface aux Sept contes gothiques,
Marcel Schneider la décrit à la fin de sa vie comme une « reine
fantôme » , « mince et tranchante comme une épée,
les yeux charbons, indomptable. » Elle règne en souveraine
adulée sur une cour de jeunes écrivains et intellectuels danois.
Elle a tout perdu, sa ferme en Afrique, son mari dont elle a divorcé,
son amant mort dans un accident d'avion, sa santé (elle souffre de
la syphilis). « Quand je fus atteinte, et comme il n'y avait
aucun secours à chercher auprès de Dieu, dit-elle au poète
Thorkild Bjornvig avec qui elle entretint une relation passionnée,
je promis mon âme au diable et il s'engagea en retour à ce que tout
ce que je vivrais dès lors se transformât en récit. » Si
Karen Blixen a cher payé sa gloire, le diable ne s'est pas montré
avare. La dame de lettres a su faire de sa vie une œuvre d'art,
transmuant ses souffrances en récit pleins de sagesse. »
Extrait
de La Ferme africaine
(1942), traduction du danois par Alain Gnaedig en 2005 :
« Il
est impossible que la proximité d'une ville n'influe pas sur
l'existence que l'on mène. Peu importe que l'on aime ou non cette
ville, elle attire à elle les idées et les pensées en vertu d'une
loi de la gravitation intellectuelle. Le halo lumineux qui planait
sur le ciel de Nairobi, la nuit, et que je distinguais des chemins de
la ferme, me faisait toujours revenir à l'esprit des images et des
souvenirs des grandes villes d'Europe. »
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